RDC : Dégradation des droits humains, le centre OLAME répertorie plus de 26 cas des femmes accusées de sorcières en Province du Sud-Kivu

Les femmes continuent à être les premières victimes d’accusations sorcières au Sud-Kivu, une forme de violence des droits humains qui est la source de lynchage de plusieurs femmes. Le centre OLAME, a répertorié plus de 26 cas des femmes accusées de sorcières, le resultat provisoire d’une enquête réalisée à Murhesa sur les violences faites aux femmes. Ces résultats ont été publiés Vendredi 21 Avril 2023 à Murhesa dans le territoire de Kabare en Province du Sud-Kivu.

La chargée des ressources humaines au centre OLAME, a précisé « …il s’agit de 3femmes chassées de leurs domiciles à Cibumbiro, alors qu’à Cituzo 5femmes sont séparés de leurs maris, 3femmes chassées et 2autres brumées vives, tandis qu’à Bushumba, l’on a enregistré 1femme décédée après torture, 4maisons brulées et 12 femmes chassées de leur domicile. »

Madame Christelle IRANGA, dit que les femmes accusées de sorcières, sont en grande partie des femmes accusées d’une part après le décès d’un membre de leur famille, ou de l’autre côté après un évènement malheureux dans la famille.

Ce qui frustre les femmes dans la société, c’est le fait que la pression se fait plus sentir sur les femmes accusées de sorcières que sur les hommes accusés de sorciers. Ces femmes victimes sont brulées vives, torturées, leurs maisons incendiées, leurs enfants malmenés, alors que la société crains les hommes accusées de sorciers, ils font peur à la société.

De son côté, le chef des programmes au centre OLAME, M. Aganze CIMUSA, fait savoir que la rencontre de présentation des résultats organisée à Murhesa, était à la fois un moment d’échange, de sensibilisation et de plaidoyer local, afin d’amener les participants à s’approprier la protection de la vie humaine et la sécurité des femmes en particulier.

Certaines femmes accusées de sorcellerie présentes à la cérémonie ont donné des témoignages sur comment elles ont été accusées, battues, chassées de leurs communautés, leurs maisons détruites, et bien d’autres violations des droits humains.

Madame MUKESO M’NYABULIONGO, l’une des victimes accusée de sorcière, a témoigné avoir échappé à la mort. Elle a bénéficié de l’accompagnement du Centre OLAME.

« … la deuxième femme de mon mari m’a accusé d’être à la base de la maladie de son enfant. C’est alors comment ça qu’ils ont décidé de me chasser, et voilà, je suis venue au centre OLAME, où je suis accompagnée en métier et conseil,… » Confie une femme victime.

Une autre femme victime de ces accusations fait savoir qu’elle a été battue, déshabillée par ces voisions, qui l’accusaient d’être à la base de la mort de leur garçon.

Même cris alarmant pour une autre femme qui signale avoir été brulée les mains après avoir été accusée de sorcellerie par les membres de la famille de son mari.

« … Après la mort de mari, certains membres de sa famille ne voulaient plus de moi. Ils proposent de vendre notre maison estimant que la maison était de leur frère, malgré que nous ayons signé la communauté universelle des biens,… » regrette cette victime.

Par Prisca BUKARABA

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