Burundi : Aveugles et malvoyants, les oubliés du système éducatif !

La scolarité des enfants aveugles ou malvoyants, est un sérieux défis au Burundi. Certains parents estiment que ce n’est pas une priorité de les scolariser, à cause de leur handicap, cela, pour la simple raison qu’ils ne voient pas l’intérêt.

Salvator témoigne que quand il était encore enfant, et qu’il voulait aller à l’école, sa mère lui a dit : « Tes frères, qui voient clairement, ne cessent d’abandonner l’école. Toi qui es aveugle, tu crois pouvoir y aller et réussir ? ». Son rêve brisé, il fut anéanti, condamné à l’analphabétisme, et par avance au chômage.

Même son de cloche pour ceux qui ont eu la chance de fréquenter l’école. Daniel N., avec lunettes de soleil masquant ses yeux, est aveugle. Il est journaliste à la Radio TV Buntu. Pour lui, quand il était encore à l’université, la grande difficulté était d’avoir à temps, les notes en braille, pour bien préparer les interrogations. « Ne pouvant pas prendre les notes écrites au tableau, je profitais du repos des autres élèves pour emprunter les cahiers et transcrire les cours avec l’aide des professeurs spécialistes en braille ». Un grand défi selon Daniel.

Un autre challenge pour lui, était de trouver une station de radio qui peut l’embaucher après les études, il est passé sur plus de 5 stations de radio du Burundi sans succès avant d’être embauché à Radio TV Buntu alors qu’il est un excellent journaliste bien formé à l’université du journalisme au Rwanda.

Et pourtant, un handicap visuel est surmontable, à partir du moment où l’on donne à la personne aveugle les outils qui lui permettent d’écrire et de lire. Le handicap visuel n’est plus une barrière à l’éducation. Le Lycée Notre Dame de la Sagesse, le centre Urumuri de Gitega et le centre Kanura de Gihanga, sont un témoignage vivant.

Aussi, le célèbre musicien burundais musicien Vichou Love du groupe «Peace and Love», et Daniel NSHIMIRIMANA, journaliste à la Radio TV Buntu non-voyant, sont la preuve qu’un aveugle peut bien réussir dans sa vie.

Pour Daniel NTIRANYIBAGIRA, président de l’association pour la réintégration sociale des aveugles et premier étudiant aveugle au Burundi, les centres spécialisés pour les aveugles devraient être renforcées en matériel et enseignants qualifiés par le gouvernement du Burundi.

Notons que la cécité est une réalité au Burundi. En 2018, il y avait 350.316 aveugles et 113.014 malvoyants burundais. Ces 3 centres ci-haut citées sont les seules sur toute le territoire national et elles sont tous privés, aucun établissement public.

Par Hadwig Light

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page