RDC : reconnu coupable, le journaliste Stanis Bujakera est libre après avoir purgé sa peine de 6mois d’incarcération
Condamné à 6mois de prison lundi 18 mars 2024 par le tribunal de grande instance de Kinshasa, le journaliste Stanis Bujakera a quitté la prison centrale de makala dans la capitale congolaise, mardi 19 mars 2024. Correspondant du magazine Jeune Afrique et de l’agence de presse Reuters, Stanis Bujakera était détenu depuis 6mois. Il a donc purgé sa peine.
Le journaliste congolais, avait été accusé d’avoir « fabriqué et distribué » un document incriminant le renseignement militaire congolais dans la mort de l’opposant Chérubin Okende, dont le corps ensanglanté avait été retrouvé le 13 juillet dans sa voiture. Il avait été arrêté le 08 septembre 2023 et jugé depuis octobre.
C’est sur cette note que se basait l’article de Jeune Afrique, non signé de Stanis Bujakera, qui lui a valu son arrestation et sa détention pendant 6mois. Durant l’audience, le procureur a estimé que cet article avait té écrit « à des fins politiques », pour « imputer (la mort de Chérubin Okende) au président de la république (Félix Tshisekedi), à ses proches ».
L’opposant a été inhumé le 20 mars, soit huit mois après sa mort.
Le 29 février, le parquet avait annoncé que « l’autopsie » et « les expertises ont établi que l’opposant Chérubin Okende s’était « suicidé », loin de la thèse de l’assassinat avancée par son parti politique qui s’était aussitôt indigné d’un « déni de justice ».
Après la condamnation du journaliste Stanis Bujakera, sa défense a dit son intention de faire appel. Mais de son côté, le journaliste a annoncé sur RFI qu’il ne comptait pas faire appel pour le moment. Il s’est par ailleurs exprimé : « en me condamnant, ils ont tenté de faire peur à tous les journalistes ».
Et l’organisation reporter sans frontière, a estimé que, selon elle, le journaliste « n’aurait jamais dû être arrêté, poursuivi et condamné » dans ce qu’elle estime être « un dossier (…) monté de toutes pièces contre lui ».
Prisca BUKARABA