Sénégal : Démocratie, bonne gouvernance, droits humains,« Le bilan des 12 ans de Macky Sall est très négatif » (Mame Adama Guèye)

La bonne gouvernance, de la démocratie et des droits humains, est un baromètre non négligeable d’appréciation de l’action gouvernementale. Un indicateur que le président Macky Sall a sciemment occulté lors de son discours-bilan du 31 décembre dernier, estime Me Mame Adama Guèye. L’avocat qui donnait son avis sur les 12 années de gouvernance du président Sall lors de l’émission Objection du dimanche 21 janvier 2024 de Sud Fm, peint ce pan du tableau en noir.  

 « C’est très difficile dans le cadre d’une émission de faire un bilan des 12 ans de Macky Sall. Mais je pense qu’il y a une approche d’analyse qui peut permettre d’avoir une idée de la situation. Je prends comme repère le discours du président de la République le 31 décembre 2023 », s’est-il exprimé.

 Un legs immatériel, selon Me Guèye, c’est « toutes les valeurs qui doivent sous-entendre une action de gouvernance de qualité ». Et à ce propos, constate-t-il, « il y a eu une omission totale ». « Aucune référence à la démocratie, à la bonne gouvernance, aux droits humains. C’est très parlant. C’est un révélateur », fulmine l’avocat.

Cela prouve, à l’en croire, que « cette gouvernance de Macky Sall, pendant 12 ans, n’a pas permis de maintenir les acquis sur certaines questions notamment les droits de l’homme, la bonne gouvernance… Il avait beaucoup de volonté d’améliorer la bonne gouvernance mais à l’arrivée il n’en a rien été : la gouvernance ne s’est pas améliorée, la lutte contre la corruption non plus ».

 Le cofondateur du Forum Civil est convaincu qu’on ne peut pas obtenir un résultat positif dans un pays si on ne laisse pas un legs immatériel fort sur ces questions fondamentales. Parce que, estime-t-il, « ce sont les préalables : la gouvernance institutionnelle, les droits humains, les libertés. Et de ce point de vue, il faut le constater pour le déplorer, la gouvernance de Macky Sall présente un bilan très négatif ».

 En termes d’illustration, l’avocat d’affaire cite le nombre important de personnes emprisonnées pour des délits d’opinion. Même si le Chef de l’État et son gouvernement s’échinent à le nier, les faits parlent d’eux même, estime l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Sénégal.

« On a battu tous les records d’emprisonnement pour des délits d’opinion. Il y a des personnes qui sont en prison que pour des délits d’opinion. Je prends l’exemple de Aliou Sané (coordonnateur de Y en a marre). Il a été arrêté pour participation à une manifestation interdite. Le juge l’a inculpé et l’a mis en contrôle judiciaire. Le procureur a fait un appel pour remettre en question cette décision du juge. La chambre d’accusation a réformé la décision et il a été placé sous mandat de dépôt depuis plusieurs mois pour un motif aussi léger », dénonce la robe noire qui dénonce le fait que dans le même temps, des membres de la mouvance présidentielle ont fait des choses beaucoup plus graves et qui n’ont jamais été inquiétés.

Abba DIEDHIOU

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page